FAUNE SAUVAGE DE L'AVEYRON, ATLAS DES VERTEBRES

Si les botanistes ont contribué à la connaissance de la flore de notre département dès le XVIIe siècle, celle de la faune ne bénéficie pas d'autant de recul. De rares documents ont été publiés, pour la plupart incomplets. Cet atlas est le premier du genre dans le département. Il fait le point sur les connaissances de la faune des vertébrés sauvages de l'Aveyron en ce début du XXIe siècle. Il synthétise près de 270 000 observations de nombreux naturalistes entre 1993 et 2007.
Cet atlas d'une richesse exceptionnelle - 400 espèces décrites, plus de 450 photographies et 400 cartes de localisation - constitue un inventaire inédit du patrimoine vivant de l'Aveyron.
Après une partie introductive qui situe les contextes géographique, historique et naturel, chaque espèce est répertoriée sous forme de fiches descriptives, rédigées à partir des nombreuses informations collectées sur le terrain pendant près de 15 ans. Ainsi, vous saurez tout sur l'emblème de nos rivières, la Truite commune, ou sur le Faucon Pèlerin, qui a bien failli disparaître de notre département. Vous connaîtrez la vérité sur la présence du Loup gris, apprendrez où se reproduit le Busard cendré et en quoi le Carassin doré peut constituer une menace pour notre biodiversité. Parsemé de nombreuses anecdotes, ce livre vous permettra également de découvrir quelques singularités présentes dans notre département, tels les Pélobates albinos. Vous comprendrez le comportement terrifié de la Couleuvre d'Esculape face au danger, et lirez la triste fin de ce Pinson des Arbres venu de Kaliningrad.
Ce panorama quasi exhaustif, qui se veut être un relais nécessaire du travail de centaines de bénévoles, est aussi un état des lieux qui servira de référence pour évaluer l'impact d'aménagements ou des changements climatiques sur notre environnement. Nul doute qu'il deviendra, en plus d'un plaisir de lecture, une borne de la connaissance de la faune du département pour les générations futures.

La LPO Aveyron est une association dont l'objectif est la connaissance et la protection de la biodiversité. Elle a développé une base de données naturalistes créée en 1993 et réalise ou contribue à de nombreux programmes de connaissance ou de protection d'espèces. Elle intervient aussi dans la gestion de milieux naturels et participe à la sensibilisation et à l'éducation du public.
Pour écrire cet ouvrage, elle s'est entourée des spécialistes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et de la Fédération départementale de pêche et de protection du milieu aquatique.

Extrait du livre :
Présentation du département

Situation et climatologie

D'une superficie de 8735 km2, l'Aveyron est le 5e plus grand département de France. C'est aussi un des moins peuplés, avec 31,1 hab./km2 (source INSEE).

Les altitudes extrêmes vont de 144 m, dans la vallée du Lot en aval de Capdenac, à 1463 m, à la frontière de la Lozère sur un versant du Signal de Mailhe-Biau (Aubrac). Environ un tiers du département est occupé par des moyennes montagnes.

L'Aveyron se situe à un carrefour d'influences climatiques : méditerranéennes par le sud, atlantiques par l'ouest et montagnardes par le nord.

Ainsi, les températures moyennes annuelles ne sont que de 8 °C sur le causse de Sévérac contre 12 CC sur le ver­sant méridional du Larzac. À Rodez, la température moyenne annuelle est de 10 °C. Cette valeur supérieure à celle du causse de Sévérac s'explique principalement par des influences atlantiques (Bernard, 1997). De même, les différences climatiques sont caractérisées par un nombre de jours de gel proche de 150 sur l'Aubrac (Bernard et Jarrige, 1993), de 100 sur le causse de Sauveterre, et de 40 au sud du Larzac (ibid.).
Les précipitations ne sont pas homogènes dans le dépar­tement, et varient de 1000 à 1200 mm par an sur le causse du Larzac et le causse Noir, et de 900 à 1000 mm sur le causse Comtal. Elles sont aux alentours de 700 mm à Millau, dans les Avant-Causses, à Saint-Affrique, et atteignent des maximums aux alentours de 1400 mm sur les monts d'Aubrac ou de Lacaune. À l'ouest, elles sont relativement bien réparties sur l'année, alors qu'elles sont moins fréquentes en été au sud. L'Aveyron est principalement balayé par deux vents dominants : la tramontane et le vent d'autan. La tramontane, en provenance du nord-ouest, est un vent fort, froid et sec, qui peut souffler toute l'année et durer plusieurs jours. Le vent d'autan, en provenance du sud-est, a une force très irrégulière, au moins égale à 20 km h. Schématiquement, le vent est plus fort sur les hauteurs de la moitié sud du département et sur le plateau de l'Aubrac, avec des vi­tesses moyennes de 18 à 22 km h.

Relief et climat ont des influences importantes sur la répartition des espèces. Ainsi, l'Aveyron se situe au carre­four de trois régions dites «biogéographiques» (Muséum national d'histoire naturelle, 2003-2006), ce qui explique la diversité de sa flore et de sa faune.